Nous avions choisi une auberge de jeunesse en plein centre ville mais lorsque nous sommes arrivés sur place, l’endroit ressemblait plus à une banlieue en construction. Un immense terrain vague s’étirait devant notre bâtiment.
J’avais lu l’histoire de Christchurch (île sud de la Nouvelle Zélande) avant d’arriver mais je ne m’attendais pas à cela. Le 4 septembre 2009, à 4:35 du matin un violent séisme secoue la ville et ravage le centre. Six mois plus tard, pendant la pause déjeuner, un second tremblement de terre encore plus violent achève la destruction : 80% du centre ville est anéanti, blessant 7000 victimes et tuant 185 personnes.
Rūaumoko, Dieu des tremblements de terre et des volcans s’était réveillé. Selon la légende maori, Rūaumoko, fils de la terre et du ciel est emprisonné sous sa mère et délivre sa fureur…assez régulièrement, d’après le musée Quake City : de petits tremblements toutes les semaines et un fort tous les 10 ans pratiquement.
Le musée explique toutes les précautions que les habitants et le gouvernement doivent prendre pour se protéger au mieux (nouvelles normes de construction, système d’accroche de tous les meubles)… Il raconte comment les associations ont essayé de redonner vie au centre ville, se creusant la tête pour imaginer des animations afin de changer les idées des habitants qui ont tout perdu.
Odeurs d’égouts.
Le musée nous fait surtout réfléchir sur toutes ces choses que nous prenons pour acquises : se laver les dents, prendre une douche, aller aux toilettes, lancer une lessive. Comment faire quand toutes les canalisations ont sauté ?
Une immense solidarité s’est ainsi développée, les jeunes d’université ont organisé une armée de volontaires pour aider les rescapés au quotidien ; un site humoristique répertorie ainsi les toilettes de fortune les plus créatives que les habitants du Canterbury ont imaginé dans leurs jardins.
http://www.showusyourlongdrop.co.nz
Odeurs de poussière
Une importante collection retrace aussi la progression des changements de la ville entre avant, pendant et après les tremblements. Il est émouvant de voir une ville entière baigner dans un immense nuage de poussière visibles à plusieurs kilomètres de distance.
Aujourd’hui des odeurs de béton et de ciment remplacent les effluves de gravats. Les aires de jeux fleurissent pour occuper les jeunes et ramènent un peu de vie. Petit à petit une lente reconstruction de Christchurch est en marche.